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Diabète de type 2 et pré-diabète: tous concernés?


Nombreux sont ceux qui voient encore le diabète de type 2 comme une maladie incurable qui nous mène inévitablement à des complications graves et une dépendance à l’insuline. La réalité est tout autre. Dans bien des cas on peut prévenir et guérir sans médicaments. Mais au-delà de la pathologie déclarée, vous allez voir que les mécanismes qui y conduisent nous concernent tous.

Beaucoup d’idées reçues circulent sur le diabète de type 2. Peut-être pensez-vous en être à l’abri avec une glycémie à jeun «normale ». Qu’il s’agit d’une maladie incurable ou que les médicaments « anti-diabétiques » peuvent en venir à bout. Ou encore qu’avec une silhouette mince, vous ne risquez pas d’être diabétique… Croyez-le ou non, mais tout cela est faux ! Si cette pathologie fait l’objet d’autant de fausses croyances, c’est probablement parce que son suivi et son traitement reposent majoritairement sur un paramètre : la glycémie. Chez la personne diabétique, elle est trop élevée. L’approche conventionnelle vise donc généralement à la faire baisser par les médicaments hypoglycémiants ou l’injection d’insuline. Mais ce taux de glucose sanguin anormalement élevé n’est que la partie émergée de l’iceberg car il ne reflète pas la quantité stockée dans nos cellules et nos tissus. Injecter de l’insuline peut même aggraver les choses, notamment le surpoids et les risques cardiovasculaires. Les spécialistes les plus en pointe nous alertent sur ces erreurs. Dans son livre Les Lois du diabète2 , le Dr Jason Fung définit le diabète de type 2 comme un trop-plein de glucose dans l’ensemble du corps. Avoir cette vision change tout en termes de traitement.

Souffrir des complications du diabète sans être diabétique: c’est possible!

Lorsque nous n’avons pas mangé depuis 11 ou 12 heures, notre taux de glucose sanguin devrait se situer entre 0,7 et 1 gramme par litre. C’est ce que l’on appelle la « glycémie à jeun». S’il dépasse 1,26 gr/L à deux reprises, le diagnostic de diabète de type 2 est posé. Ce seuil marque l’apparition des premières complications du diabète : les lésions vasculaires au niveau de la rétine qui peuvent conduire à une perte de vision voire à la cécité. C’est donc une norme haute qui reflète un état pathologique déjà bien installé. Avant cela, on parle de pré-diabète. Glycémie à jeun Postprandiale (juste après le repas) 2 à 3 heures après le repas Normale Inférieure à 1,10 g/l 1,7 à 2,0 g/l 1,2 à 1,4 g/l Prédiabète Entre 1,10 et 1,25 g/l 1,9 à 2,3 g/l 1,4 à 16 g/l Diabète de type 2 Supérieure à 1,26 g/l à deux reprises 2,2 à 3,0 g/l Supérieure à 2,0 g/l Diabète et pré-diabète sont l’expression de dysfonctionnements apparus souvent plusieurs années avant que le glucose ne soit devenu excessif au niveau sanguin. La mesure de la glycémie n’est donc pas un paramètre suffisant pour évaluer un problème lié à la gestion du glucose. Une personne peut présenter une glycémie à jeun dans les normes, ne pas être diagnostiquée diabétique et pourtant souffrir des complications du diabète telles que surpoids, surcharge graisseuse viscérale, hypercholestérolémie ou excès de triglycérides. La problématique trouve effectivement son origine dans un excès de glucose… mais dans un premier temps, cela n’est pas observable dans le sang. Le diabète est une maladie liée au mode de vie, notamment à une consommation excessive de glucides. Pour espérer prévenir ou guérir du diabète, il est essentiel de comprendre ce qu’il se passe lorsque nous en mangeons.

Ce que vous devez savoir sur les glucides

L’ingestion d’aliments riches en glucides entraîne une cascade de réactions physiologiques qui permet de les métaboliser, c’est-à-dire de les utiliser ou de les stocker. Voici ce qu’il se passe de la bouche aux cellules. • La digestion des glucides commence dans la bouche : l’amidon des céréales ou de la pomme de terre, le saccharose, ou le fructose des fruits commencent à être dégradés par la mastication et les enzymes salivaires. • La digestion enzymatique continue dans l’intestin grêle afin de réduire les glucides en leur plus petite fraction, notamment en glucose. • Les glucides décomposés passent la muqueuse de l’intestin pour parvenir dans le circuit sanguin puis parviennent jusqu’aux cellules. • L’insuline produite par le pancréas permet au glucose d’entrer dans les cellules musculaires, du cœur ou du cerveau qui en ont besoin pour fonctionner. Lorsque notre apport en glucose dépasse nos besoins immédiats, celui-ci est stocké dans le foie et les muscles sous forme de glycogène. Il s’agit d’une réserve qui servira en cas de besoin. Quand ces stocks sont pleins, le glucose excédentaire est transformé en graisses. Dans une certaine mesure, ces réserves nous sont utiles pour les périodes de jeûne, entre les repas, durant le sommeil et pour les moments où les besoins en énergie augmentent (activité physique, froid, grossesse, etc.). Le métabolisme des glucides est dit «normal » lorsque les apports et les dépenses énergétiques sont en équilibre. Mais en cas de diabète ou de pré-diabète, il en est tout autrement… 

Quand la coupe (de glucose) est pleine

Dans les années 1980, les graisses ont été accusées à tort de provoquer les maladies cardiovasculaires. Les recommandations alimentaires ont alors dicté d’augmenter l’apport en glucides et de diminuer celui en graisses. Les résultats sont loin d’être concluants car les maladies cardiovasculaires, l’obésité tout comme le diabète, sont devenues une véritable épidémie. Voici l’une des raisons: une alimentation riche en glucides augmente les taux de triglycérides et déséquilibre les taux de cholestérol (diminue le HDL et augmente le LDL). Associé à la sédentarité, ce mode alimentaire basé sur les glucides fait déborder les réserves en glucose. Cela se manifeste notamment par l’augmentation de la graisse viscérale (l’excès de sucre se transforme en graisses). Pour pallier cela, le pancréas augmente fortement sa production d’insuline de façon à forcer l’entrée du glucose dans les cellules. Le taux d’insuline augmente alors anormalement dans le sang: c’est l’hyperinsulinémie. L’excès de glucides n’est pas visible dans le sang tant que les cellules sont réceptives à l’action de l’insuline. Mais vient le moment où celles-ci, saturées en sucre, résistent à l’action de l’insuline afin qu’il n’en rentre pas davantage : c’est la résistance à l’insuline. On peut souffrir de ce trouble sans que notre glycémie n’en soit affectée. Elle peut donc nous concerner, alors même que nous ne sommes pas diagnostiqués diabétique. L’hyperinsulinémie est dangereuse et entraîne de nombreuses complications.

Les conséquences désastreuses de l’excès d’insuline dans le sang

Les effets délétères de l’hyperinsulinémie sur la santé sont connus. Peut-être en souffrez-vous si:

• vous êtes en surpoids ou obèse ;

• vous avez une surcharge de graisse viscérale ;

• vous souffrez d’artériosclérose ou/et d’hypertension (associées aux risques cardiovasculaires tels que les infarctus du myocarde et les accidents vasculaires cérébraux)6 ;

• vous êtes touché par la stéatose hépatique non alcoolique (ou maladie du foie gras) ;

• votre taux de triglycérides est élevé.

L’insuline est un facteur de croissance hormonal et a un effet pro-inflammatoire. L’hyperinsulinémie augmente donc le risque de cancer.

Le non-sens du traitement par insuline

À force de produire toujours plus d’insuline pour réguler la glycémie, le pancréas s’épuise. L’insuline vient à manquer et le glucose peine encore davantage à entrer dans les cellules. À ce stade, la glycémie augmente immanquablement et le diagnostic de diabète tombe. Des traitements hypoglycémiants oraux sont alors prescrits. Mais comme la cause (la consommation excessive de glucides) n’a pas été réglée, petit à petit, le taux de glucose sanguin continue d’augmenter. L’insuline en injection sous-cutanée est alors ajoutée au traitement. Dans un premier temps, ce traitement a un effet positif sur la glycémie, mais il ne résout rien au problème de fond qui est la résistance à l’insuline. Les doses sont donc inévitablement augmentées ce qui s’accompagne d’effets indésirables, finalement identiques aux conséquences de l’hyperinsulinémie citées plus haut. Si l’excès d’insuline est dangereux, un autre phénomène lié au glucose l’est tout autant: la glycation. 

L’excès de glucose fait vieillir plus vite

Lorsque le sang contient trop de glucose, il se produit une réaction chimique qui lie le glucose aux protéines de l’hémoglobine. Cette réaction se nomme la glycation. Dans ce cas, on dit que l’hémoglobine est «glyquée». Les produits de la glycation accélèrent le vieillissement car ils génèrent du stress oxydatif et de l’inflammation. Ils sont largement impliqués dans les complications du diabète, notamment les pathologies de la rétine, des reins ou des nerfs, l’infarctus du myocarde, l’artérite et les accidents vasculaires cérébraux. L’hémoglobine glyquée (HbA1c) se mesure en pourcentage par rapport à l’ensemble de l’hémoglobine dans le sang. Si la glycémie à jeun nous donne la quantité de glucose dans le sang à un moment T, l’HbA1c reflète l’équilibre de la glycémie sur les trois derniers mois. Il est fréquemment dosé pour le suivi des patients diabétiques. La norme officielle dicte que l’HbA1c doit être inférieure à 7 %. Pourtant, mieux vaut se situer largement en dessous de cette limite car une étude récente a montré qu’à partir de 5 %, le taux de mortalité augmente de 28 % chez les personnes non diabétiques. Le phénomène de glycation est aussi connu sous le nom de réaction de Maillard, qui se produit lors de la cuisson à haute température (aliments grillés, rôtis, frits). C’est la raison pour laquelle il est conseillé de favoriser les cuissons douces: à l’étouffée, à la vapeur douce ou autres moyens sains de cuire à basse température.

Les recommandations officielles mènent au même problème que les régimes amincissants

En 2013, la Société francophone du diabète a proposé de nouvelles recommandations à destination des praticiens de santé. Les patients diabétiques devraient ainsi éviter l’excès de glucides, contrôler leur apport en lipides et pratiquer une activité physique. Ils devraient réduire de 15 à 30 % leurs apports énergétiques par rapport à la ration habituelle consommée. Mais ces conseils ne suffisent généralement pas à enrayer la maladie car ils reposent sur des recommandations erronées: réduire les calories et contrôler les graisses. La restriction calorique permet de perdre du poids et de réduire l’insulinorésistance, mais ralentit le métabolisme de base. On rencontre alors le même problème qu’avec les régimes amincissants: le corps s’habitue à fonctionner avec moins de calories, puis lorsqu’il augmente à nouveau ses apports, les calories supplémentaires sont stockées et la prise de poids reprend de plus belle. C’est le fameux effet « yoyo ». On sait aussi que les traitements hypoglycémiants ne traitent pas la maladie. Ils font baisser la glycémie à jeun et l’hémoglobine glyquée (HbA1c), mais pas nécessairement la production d’insuline. C’est pour cela qu’ils n’empêchent pas les complications du diabète.

Supprimer les sucres rapides, c’est bien… mais pas suffisant!

On distingue généralement les sucres rapides des sucres lents. Les aliments au goût sucré sont dits rapides: sucre de table, gâteaux, bonbons, fruits, fruits séchés, céréales sucrées du matin, viennoiseries, etc. Leur forme de sucres simples (exemple : le glucose) est vite digérée ce qui occasionne de l’hyperglycémie, suivie d’une hypoglycémie dite « réactionnelle » (due à une surproduction d’insuline). Ce yoyo glycémique fatigue le pancréas et occasionne de la glycation et de l’inflammation. À l’inverse, les céréales, légumineuses, pommes de terre, panais, patates douces sont des sucres de structure plus complexe, donc plus lents à digérer. Leur passage dans le sang se fait moins rapidement. Pour réguler votre glycémie, il est intéressant de préférer les aliments à index glycémique faible ou moyen et de supprimer au maximum ceux à index élevé :

• aliments à indice glycémique faible (inférieur à 55): légumineuses, oléagineux, légumes verts, etc. ;

• moyen (entre 55 et 70): pommes de terre à la vapeur, flocons d’avoine, riz blanc cuit à l’eau ;

• élevé (supérieur à 70): la baguette blanche, les galettes soufflées, les dattes.

Faites la part belle aux aliments riches en fibres qui ralentissent l’absorption des glucides au niveau intestinal. Favoriser les sucres lents et supprimer ceux rapides est intéressant dans l’idée de réguler votre glycémie. Cependant, si votre alimentation reste riche en sucres lents, certes votre glycémie augmentera plus lentement, mais cela ne changera rien à la quantité totale de glucose ingéré. S’il est utile de limiter au maximum les sucres rapides, il est surtout essentiel de réduire la quantité globale de glucides, lents ou rapides, de votre alimentation.

Low carb: le régime idéal ?

Le régime low carb est basé sur l’éviction plus ou moins stricte des glucides, à savoir 15 gr à 130 gr de glucides par jour au total. Il maintient un bon apport de protéines et est important en lipides. L’adoption de ce régime permet de baisser les taux de glucose sanguin et de triglycérides chez les diabétiques de type 2. Il montre également un effet positif sur l’hémoglobine glyquée HbA1c et l’insulinémie. Bien que contraignant, le régime low carb est idéal pour obtenir rapidement des résultats, à condition de veiller à consommer des légumes en abondance et à choisir des graisses polyinsaturées, notamment celles riches en oméga-3 (huiles végétales et de poisson des mers froides). Elles ne font pas grossir, apportent la satiété, impactent peu l’insuline et, contrairement aux glucides, n’augmentent pas les triglycérides. Elles ont aussi un effet positif sur l’inflammation.  Commencez progressivement pour être sûr de pouvoir tenir dans la durée et attendre les premiers résultats. Il peut être également utile de chercher un soutien ( Coach ReCODE ) pour vaincre la dépendance au sucre, avec un travail en hypnose ou en thérapie cognitive ou comportementale.

5 remèdes incontournables

Nous l’avons vu, la prévention et le traitement du diabète de type 2 ou du prédiabète reposent essentiellement sur un changement alimentaire et sur la reprise d’une activité physique. Certains remèdes peuvent aussi améliorer la gestion du glucose, lutter contre le stress oxydatif et l’inflammation, ces derniers étant les trois composantes majeures du diabète et prédiabète.

1: Curcumine extrait du Curcuma longa

Effet: Anti-inflammatoire, antioxydant, diminue la glycémie à jeun, la résistance à l’insuline et HbA1c, améliore la perte de poids et notamment au niveau viscérale

Posologie/Produit: Équivalent de 250 mg de curcuminoïdes 2 fois par jour en cure de 3 mois ou plus (contre-indiqué en cas de traitement anticoagulant).

 

2: Cannelle de Ceylan Cinnamomum zeylanicum

Effet: Effet antioxydant. Améliore la glycémie à jeun et l’HbA1c, améliore la perte de poids et notamment au niveau viscérale.

Posologie/Produit: 4 à 6 gélules de 350 mg de poudre de cannelle de Ceylan par jour à répartir avant les repas. Cure de 3 semaines par mois durant 2 à 3 mois.

 

3: Berbérine

Effet: Effet antioxydant, améliore la glycémie à jeun, l’insuline à jeun et protège la fonction rénale

Posologie/Produit: Extrait standardisé d’épine-vinette (Berberis vulgaris). À prendre avant les repas selon la posologie du fabricant. Peut occasionner de la constipation.

 

4: Magnésium

Effet: Améliore la régulation glycémique, baisse l’Hba1c

Posologie/Produit: 850 mg de bisglycinate de magnésium (soit 85 mg d’élément magnésium) 2 à 4 gélules par jour, réparties au cours des repas. Choisir de préférence un magnésium associé à la taurine et à la vitamine B6. 

 

5: Zinc (de zinc)​​​​​​​

Effet: Réduit la glycémie à jeun et l’Hba1c

Posologie/Produit: 15 mg d’élément zinc par jour sous forme de bisglycinate.​​​​​​​


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